18 oct. 2015

Une sale gueule ?

   Aujourd'hui dimanche, je rentre de Paris où j'ai laissé mon garçon chez ses grands parents durant les vacances scolaires. J'arrive une demi heure avant l'embarquement, sans bagage, à Orly, pour prendre un avion de la compagnie air france. Bien habillé pour l'occasion, rasé d'un jour mais peut-être avec une angine ou une grippe qui couve. Bref, je passe le portique de sécurité, comme tout le monde et... bip !
   Très vite, un gars me fait avancer mes mains, les scanne, tout en me posant une rafale de questions banales, fait quel temps à Toulouse, etc. Puis il me sort un ticket de sa machine qu'il insert dans une autre grosse machine, et, me dit en gros de circuler. Cela sait passer assez rapidement. Mais bien évidemment, je n'ai pensé qu'à ça pendant tout le trajet.

   Sur quels critères ai-je été désigné ? Ma gueule? ou quoi d'autres parce que... j'comprends pas.
Première conclusion, un sentiment d'incompréhension à l'égard de la désignation de mon moi.
Cet arraisonnement public, je l'ai, malgré tout, mal vécu. C'est clairement discriminant. Dans l'avion, j'avais ce sentiment d'avoir été montré du doigt comme un "individu louche".

  En cherchant sur internet, j'ai appris que des bases de données entreposées en Inde pour échapper à la législation nationale et européenne seraient utilisées pour réaliser ses contrôles. Si cette information était vraie, sur quels critères sommes nous fichés?
Etant peut-être fiévreux, les machines sont peut-être équipées de détecteur de chaleur. Peut-être qu'il s'agissait d'une vérification pour connaitre mon état de nervosité ?

  Bref, je n'écris pas cet article pour dénoncer des procédures de sécurité mais un fait, le fait d'avoir était stigmatisé publiquement pour apaiser une crainte collective. L'agent qui me désigne n'est que le rouage d'une exigence collective de sécurité. Or, dans ce monde de crime, d'horreur et de guerre surmédiatisé, je ne suis pas identifié comme une personne innocente, inoffensive. Non, on m'a désigné comme potentiellement coupable.
Cela m'amène à une autre question, moi, qui sort peu de ma campagne, combien de fois aurais-je encore à subir ce genre de désagrément public ?
A l'heure, où la jeunesse quitte de plus en plus massivement le territoire pour s'expatrier, et ce, malgré un système éducatif médiocre dans l'apprentissage des langues étrangères, à cette heure çi, je me pose la question de l'avenir, de la liberté de circuler, et de la place de mes enfants dans ce système ultra-sécuritaire.

Le 18/10/2015

Quelques jours plus tard, je relis cette article dans l'intention de le commenter. Heureusement, je ne pense plus à ce désagrément, mon quotidien ayant repris le dessus.  Enfin de compte, une simple phrase de l'opérateur de sécurité, laquelle me déculpabiliserez, aurait peut être suffit. Car sur le principe, ce simple contrôle de sécurité est normal et logique pour le collectif mais d'un point de vue individuel, c'est déplaisant.

Le 26/10/215