Plusieurs jours de manifestations ont eu lieu depuis la journée du 14 avril où les vidéos ont montré, à mes yeux, plusieurs dérapages des forces de l'ordre. Attentif, ce soir j'ai regardé les vidéos diffusées sur la toile des autres journées pour réaliser un autre article.
De la casse, des blessés et un climat insurrectionnel dangereux, tels sont les éléments à charge d'une décision gouvernementale trop tardive pour passer tranquillement.
Pourtant, la dernière décennie a montré que la manifestation de sa colère ou de son mécontentement dans la rue ne marche pas. Les élus n'y prêtent plus attention, et ils se sont peut-être habitués à passer en force. De toute façon, étant aujourd'hui à la 45 ième place de la liberté d'expression dans un pays toujours plus policier et sécuritaire, l'inverse aurait été surprenant. Alors pourquoi ?
S'agit-il d'une erreur politique ? D'un calcul savant pour noyer les chiffres de la délinquance quotidienne ? Quel qu'en soit la véritable raison, à un an de prendre la porte ou de s'y réinstaller plus durablement, on ne gouverne pas comme à ses débuts, sans le peuple. Cette loi, quel qu'en soit le fond, n'est pas dans les temps, elle n'a donc pas sa place dans le débat public.
Il m'apparaît dans les vidéos des dernières manifestations une plus forte présence de casseurs. Contrairement aux vidéos du 14 avril, les forces de l'ordre ont fait preuve d'un remarquable professionnalisme. On peut critiquer les mauvais comportements comme on peut souligner la force mentale et la cohésion du groupe face à des jets nourris de violences, de haines, de situations mouvantes. Il y a eu dans ces vidéos assez peu de grossières bavures.
Ce climat insurrectionnel continue est un danger, car les forces de l'ordre sont organisés. La durée pourrait bien mener les groupes les plus violents à eux aussi s'organiser.
Le mouvement "Nuit debout" est une étrangeté du paysage. On dirait que l'Etat autoritaire "qui détruit tout sur son passage depuis de longues années" se donne bonne conscience dans sa miséricordieuse tolérance... Seulement, décider d'un état d'urgence et tolérer de l'autre, il y a là une inquiétante dichotomie, aussi absurde qu'une loi du travail en mai 2016.
Le 01/05/2016
Hmmmmh,"un remarquable professionnalisme" ai-je écrit quelques jours plus tôt, avant de visionner d'autres vidéos de dérapages policiers. C'est dommage, devant une telle pression de la rue, un corps de métier soudé derrière les valeurs de la République aurait pu nous faire croire à ...un mirage. Eh oui, des hommes, d'ailleurs peu de femmes dans ce corps de métier, des hommes parmi d'autres qui ont failli à leur devoir. Certains, certaines diront à propos des victimes de violences policières"ils l'ont bien mérité, ils ont commencé les premiers"mais faire d'un casseur, une victime, quel dommage. Et c'est ainsi que s'évanouissent les louanges, la confiance et les hommages. Imaginons ces mêmes forces de l'ordre avec un contrat de travail du privé et un code du travail comme celui qu'ils veulent nous imposer... Ils pourraient se battre pendant des journées de 12 heures consécutives et se retrouver mobiliser jusqu'à 60 h par semaine... En plus, au lieu d'avoir une majoration de 25 % puis 50 % pour les heures supplémentaires, ils n'auront que 10¨%...Et s'ils ne sont pas contents, que leur bulletin de paye dématérialisé qu'ils doivent imprimer à leur frais ne leur convient pas, ils n'ont plus qu'à fraterniser avec les mécontents, les contestataires et les avant gardistes. Au lieu de se jeter des pierres, manger des fleurs!
Le 03/05/2016