Ce matin, je me suis levé avec la ferme intention d'exprimer mon mécontentement.
D'après le ministère de l'intérieur, il y a eu 9200 balles de 40 mm tirées à 300 km/h sur des civils. Est ce qu'à chaque fois les forces de l'ordre étaient encerclées, sur la défensive, obligées de tirer pour sortir d'une situation dangereuse pour leur propre intégrité physique?
Les enquêtes ne diront rien, parce que je n'ai plus confiance dans ce ministère qui devrait être profondément restructuré sur le plan national, avec une redéfinition de ses missions, un réel dédoublement de l'autorité pour limiter ces trop nombreux désaveux de zèle et de toute puissance.
L'actualité va vite, il y a quelques mois un gendarme, Arnaud Beltrame a réalisé un acte de bravoure, d'héroïsme. On aurait déjà presque oublié. En quelques mois, on passe de la poignet de main réalisée avec fierté aux forces de l'ordre, à la prise de distance, aux regards déviants. On pourrait dire, c'est normal, c'est "la peur du policier". Mais pas seulement, c'est la peur de la dérive policière, de cet organe du pouvoir de l'Etat, irréformable, gangréné par l'hérédité des connivences, qui légitime l'utilisation "offensive" d'une arme contre des civils, qui n'admet pas ses propres erreurs à en être d'un ridicule alarmant. Ce matin, j'écris parce qu'il y a longtemps que je vois cette décadence s'installer en France. Un peu moins de vingt ans de tout sécuritaire, vingt ans d'une dégradation de l'information avec chaque année toujours moins de cartes de journalistes, vingt ans de montée d'une extrême droite qui assiège et forcément qui gangrène la citadelle, vingt ans de professionnalisation de la communication avec ses travers, le mensonge et sa déconnexion du monde du réel.
L'IGPN a été ouvert 111 enquêtes...Est ce vraiment le nombre, par quel coefficient faudrait-il multiplié ? Et le nombre de blessés, difficile de savoir, la guerre des chiffres se fait aussi sur le nombre de blessés. Cette situation n'est que le résultat d'une expropriation de l'Etat par des professionnels de la communication. La censure et l'autocensure ne résulte pas, à mes yeux, d'une forme de complot. C'est la concomitance d'un mouvement général d'étouffement économique ( voir ; les vrais chiffres de l'inflation ) et d'étouffement politique, de moins en moins de pouvoir d'achat et de moins en moins d'offre politique. Alors on achète pas forcément bio et on vote pas forcément bien.
Dernière loi , que l'on soit pour on contre, il est désormais interdit de couvrir son visage pendant une manifestation. En gros, laissez nous vous gazer tranquillement. Encore une fois, c'est nos libertés qui sont détruites dans ces lois. La décadence quoi, encore et toujours la même histoire.
Juste pour me positionner, je n'ai participé à aucune manifestation de gilets jaunes. Je soutiens ce mouvement qui a donné plus pour la France et ses français que 20 ans d'alternance politique.
Enfin, au vue des condamnations très lourdes (prison ferme) pour des personnes sans casier judiciaire et insérées socialement, à la vue également des exactions évidentes et répétitives des forces de l'ordre avec des blessures graves réalisées sur des civils, et considérant, qu'ils n'iront probablement pas, eux, en prison, je souhaite que soit proclamé une réelle amnistie générale pour les gilets jaunes, pour les policiers.
Le 01/02/2019
Mercredi dernier le conseil d'Etat a refusé d'interdire l'utilisation du LBD pendant les manifestations. ET en décembre, le ministère de l'intérieur en a commandé 1200 à l'industrie de l'armement. C'est vrai ça, de notre nombril on voit pas grand chose mais le troisième exportateur d'arme dans le monde qui se refuserait à utiliser ses propres produits??? où avais-je la tête. Et si tout ça n'était que foutaise, une vitrine pour cette industrie de la mort et de merde. Cette journée place de l'étoile, elle a un côté absurde et surfaite... Finalement, ça sent la duperie tout ça et toujours moins de liberté.
D'ailleurs, il faut regarder les limites des lois réalisées pour les ajuster. Par exemple, il ne me semble pas justifiable de présenter en comparution immédiate un "casseur" ou un "manifestant qui s'en prend aux forces de l'ordre"sans attendre l'apaisement politique et médiatique. Dans le cas contraire, qui est actuellement en vigueur, les responsables de justice, qui ont des plans de carrière, appliquent les consignes de fermeté de l'Etat central et donc... ils mettent en prison des pères de famille, des travailleurs, qui vivent parfois, là, leur première condamnation, leur première implication politique, leur première manifestation. Pensez vous que celui qui tire à 5 mètres dans l'oeil d'un civil sera condamné rapidement ? Non, et pourtant, tout aussi l'un que l'autre n'est pas blanc comme neige. Tout ça, comme en 2016, va laisser des traces...
Je me passerai bien d'écrire ces lignes d'analyse sur ma vie de citoyen parmi les autres, mais voilà, depuis une vingtaine d'années, on nous écrase avec chaque année, de moins en moins de retenue. Et aujourd'hui, objet de cette intervention, sous couvert d'une "loi anti-casseur", que nous ont-ils pondu? l'interdiction administrative de manifester... Rien que ça... Tranquille, si demain le fascisme prend le pouvoir, il vous dira : " mais, je vous opprime en toute légalité " Il n'aura pas besoin d'interdire grand chose, puisque tout est déjà verrouillé, cadenassé. Bref, c'est toujours la même histoire.
Comment en sommes nous arrivé là?
Les idéaux ont cédé la place, la communication formel (au sens superficiel), celle des arrivistes, des carriéristes a pris le dessus. La gauche a fait de la droite, la droite de l'extrême droite et l'extrême droite se prend même pour la gauche, et avec tout ça, toujours moins de liberté.
Une petite note positive pour garder le moral, si graphiquement on devait représenter l'individualisme, je dessinerai une tendance à la baisse. Mouvement continue, marquer de fluctuation quotidienne, l'individualisme aura vécu une chute vertigineuse au cours des premières semaines des gilets jaunes, avant de progressivement se rééquilibrer sur tendance sociale intéressante.
Bon allez, vivement le printemps.
Le 04/02/2019