On est le 4 avril 2020, comme 3,5 milliard d'habitants, je suis confiné à la maison. Bien sûr, étant mon propre patron, il ne tient qu'à moi et de la configuration des chantiers de travailler. Mais non, on doit limiter la propagation du virus, la première semaine j'ai essayé de bosser et finalement on est toujours amené à mettre en danger autrui ou soi-même. Peut-être que... c'est comme ça et puis s'est tout.
Mais l'objet de cet article, le truc qui m'a fait m’asseoir sur ma chaise pour rédiger, s'est à la fois la stupidité de nos gouvernants successifs qui ont su dépenser des milliards dans la défense, l'énergie et dénigrer notre système de santé à bout de souffle, constamment en alerte sur leurs conditions de travail, des années que l’hôpital public subit les coupes budgétaires successives et une pression administrative oppressante.
L'incapacité d'avoir des masques... mais quelle absence de raison dans nos stratégies. Nous serions le troisième vendeurs d'arme au monde et on serait incapable de se fournir en masque?! C'est flippant de constater le manque d'empathie de nos gouvernants pour nous, simple citoyen. De toute façon quand on voit comment les gilets jaunes se sont fait écrabouiller... Comment la réforme de la retraite est absurde, puisque finalement de l'argent en voici en voilà... Et puis on n'est pas des chinois, ms qu'en est il de leur retraite? Eh bien, 55 ans pour les ouvriers et sinon 60 ans, durée du travail environ 40h par semaine. Du coup, je me dis que vouloir nous faire travailler jusqu'à 65 ans... c'est absurde.
Mais le gros moteur de ce message, l'objet qui m'a vraiment fait m'asseoir concerne l'Europe. Je suis pro européen d'abord pour un idéal de paix, ensuite par conscience de la taille du monde, de la taille des structures économiques non étatique et des gros nazes qui peuvent parfois nous gouverner. Or, dans cette crise sanitaire où est l'Europe quand l'Italie se débat seule face à notre prochain défit? Où est l'Europe avec ses beaux discours, sa morale etc. Si l'Europe ne doit être qu'économique, alors elle ne sert pas à rien, car des crises comme ça, on en aura d'autres. Du coup, pour moi, à la sortie de cette crise, soit l'Europe pose les bases de l'entraide en cas de crise (feu de forêt, inondations, etc.) soit elle ferme boutique et cesse de nous dicter nos règles de bonne conduite budgétaire...
Le 4 avril 2020
On est le 23 avril 2020, j'ai repris le boulot depuis la semaine dernière. Ça repart très vite, les chantiers me poussent le cul, et cette semaine, les dépannages reprennent. C'est difficile de travailler avec des gants et un masque que l'on réutilise tout le temps... Je privilégie l'équipement pour les dépannages. Concernant les distances d'intervention, je refuse d'aller à plus de 15km de Pamiers. Depuis le début de la crise, chaque jour, je regarde les chiffres de l'ARS pour savoir où nous en sommes en Ariège. Du coup, cela m'amène à deux réflexions. Nous sommes inégaux face à la propagation du virus en France. Avec 12 cas hospitalisés actuellement en Ariège, je me dis qu'un dé confinement le 11 mai était possible dans un cadre préservé de l'extérieur. Et ce cadre, c'est la dimension départementale, le deuxième point de réflexion. Encore une fois, nos gouvernants ont réalisé des réformes et des choix que l'avenir fustige. A la dimension d'une région, de type Occitanie, Grand Est, etc, leur taille rend complexe l'utilisation de l'architecture territoriale pour établir un endiguement par confinement puis un déconfinement. Il y a le mot"finement", c'est à dire dans le détail, avec habilité. En fermant les différents territoires à mesure de la progression du virus, il eut été plus subtile, plus fin, d'endiguer la propagation du virus. Et ce, pour limiter la casse de notre économie, faciliter la relance et agir avec précision sur le territoire. C'est vrai, il est facile de décrire à posteriori, une situation différente de notre actualité. Cependant, il faudra bien tirer les leçons, les enseignements, comme on aime bien nous l'expliquer, de cette situation exceptionnelle. Et pour le moment, je constate qu'il y a un nombre important de choix politiques faux, notamment sur le plan économique avec notre modèle de gestion hospitalier, sur le plan territorial avec la refonte des régions et la suppression progressive des départements, et surtout stratégique avec un bide total des pouvoirs publiques en matière d'analyse et de prévention des éventuelles menaces qui pèsent sur sa population.
Et petit point supplémentaire, cette crise, par l'effet miroir avec nos voisins européens, a révélé de trop nombreux ratés et décalages, entre les décisions centrales et la réalité de terrain. Le feuilletage de l'administration sanitaire en est le plus belle exemple, je pense notamment aux ARS, dont les nombreux articles de presse et les remontés de terrain enflent à mesure que la crise perdure. Et l'incurie de nos décideurs à fournir des masques et des tests dans des délais raisonnables, autre exemple d'un grippage administratif qu'il faudra réformer voir détruire en profondeur.
Enfin, pour une meilleure gestion de la santé qui pourrait s'accompagner d'un choix de résidence pour le citoyen, déléguer cette gestion aux régions, comme pour les lycées et les collèges, serait un premier pas vers une réalité de terrain et un peu moins de Bercy.
Parce que Bercy, non merci!
Le 23 avril 2020
Du coup, la suppression de l'obligation d'afficher son département de résidence sur les plaques d'immatriculation (une réforme pour celles et ceux qui possèdent des maisons secondaires...), est bien non ce n'était pas judicieux. Et pour un meilleur contrôle des déplacements, il eut été bien de disposer de cet atout pour la gestion du déconfinement dans un cadre départemental. C'est encore une fois, une erreur stratégique de nos élus.
Bon, au delà du constat affligeant de l'incapacité de nos gouvernants précédents et actuels à conduire notre affaire, je me posais la question suivante. A qui vais-je réaliser ma première embrassade, ma première poignée de main?
On est le 07 novembre 2020,
Ambiance assez délétère dans l'air avec la crise sanitaire et les assassinats terroristes. On est confiné depuis une semaine. Aucun impact sur ma profession, sur ma circulation, sur mon engagement dans ma saison de chauffe particulièrement âpre en dépannages, entretiens, pression clientèle... Depuis fin septembre, à fond, à fond, à fond, des journées de 10/15 heures, des samedis travaillés toujours plus nombreux ... Physiquement, je rentre, et une heure ou deux plus tard, je dors. Financièrement, c'est plutôt bien, il y a de la trésorerie, du coup, je peux me permettre de m'engager dans l'apprentissage d'un jeune. La question du statut juridique sasu ou eurl me travaille beaucoup, il est difficile de trancher, ce n'est pas qu'une question de charges sociales 46% en eurl contre 86% en sasu. Dans un cas comme dans l'autre, la paye ne pèsera pas lourd, contrairement aux idées reçues, si l'on considère le peu de retraite, l'absence de droit au chômage et le risque élevé (compte tenu des heures réalisées) d'accident du travail.
Mais bon, comme je le dis souvent ; "on le veut bien". Donc on va pas se plaindre car en ce moment il y a des pans entiers de l'économie qui chavire, en ce moment, se joue des drames économiques avec tous ce que cela doit impliquer dans la vie de tous les jours pour les acteurs de ce triste cauchemar du COVID. D'ailleurs, je n'ai plus rien à dire sur cette crise sanitaire, parce qu'on ne voit pas d'issue, seulement des restrictions et les drames qui les accompagnent.
Le 07 novembre 2020