21 févr. 2021

"L'islamogauchisme!" c'est quoi madame la ministre?

On est dimanche soir, un petit article pour se détendre.

L'histoire commence dans le camion, j'écoute les infos, quand l'une d'elles m'interpelle ; une "pétasse" demande une enquête sur l'islamo-gauchisme dans les universités. 

   Je me dis, tiens une paillarde sortie de sa campagne, un peu comme "nadine Morano", qui reprend le vocabulaire employé dans la culture d'extrême droite, mais qui veut pas s'y engager. Et puis, non... En faite, c'est la ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation qui n'a semble t il pas grand chose à faire. Née à Monaco, scolarité et vécu presque exclusivement à Nice, ça sent à plein nez la bourgeoise hautaine perchée. 

Bon, alors pourquoi cette intervention m'énerve ? Parce qu'elle vient s'ajouter à une quantité d'autres déceptions citoyennes? C'est ça, oui, tout a fait.

En février 2021, il y a tellement de problèmes urgents, préoccupants à régler au sein de son ministère que d'entendre la ministre se rabaisser à un sujet polémique, car mal défini, aux contours flous, brouillon, bref, un sujet qui en faite ne veut rien dire du tout.

D'ailleurs, il faut souligner qu'en France on est assez fort dans ce domaine linguistique. L'islam est une religion, avec un traitement à part, sur le plan linguistique. D'irons nous qu'il s'agit de l'influence de la culture d'extrême droite ? A fortiori, c'est une évidence. 

En 2021, est ce que l'islamisme, le catholicisme, le protestantisme, le judaisme, l'indouisme, etc sont la même chose? De mon ressenti, avec le martelage médiatique, l'islamisme s'apparente davantage à l'idée d'un courant radical de l'islam. Pourtant, en mettant toutes les religions sur le même pied d'égalité linguistique, mon ressenti devrait être "qui se rapporte à la religion de l'islam".  

Toutefois, il est facilement explicable, dans un pays meurtri par le terrorisme qui se revendique de cette religion. Un sentiment de rejet, parfois de haine, s'est inscrit jusque dans le vocabulaire. 

Bon, mes revenons à nos oignons. La bourgeoise est elle préoccupée par la précarité étudiante en pleine pandémie de covid ? les difficultés à enseigner à l'université, à apprendre et travailler ses recherches avec des accès limités aux bibliothèques, les déplacements limités? Le fait avéré, que l'université française n'est qu'une coquille vide dans un enseignement supérieur où les écoles privées se sont accaparées l'essentiel des débouchés professionnels? 

Visiblement, la bourgeoise se fiche pas mal des problématiques de son ministère. D'ailleurs, concernant les suicides chez les étudiants, je ne l'ai pas entendu s'exprimer. 

Quand à la recherche... un simple exemple ; sur le vaccin, on est passé totalement à côté, la France un pays développé ? on rêve de plus en plus. Des vrais sujets, importants, comme la recherche sur l'hydrogène, ou le solaire, ou encore des domaines liés à l'avenir énergétique... Il y a un manque d'envergure, de hauteur,  à s'intéresser à l'islam, elle montre un aveu de faiblesse. Elle fait du zemour à la tête d'un des ministères les plus importants pour notre avenir.     

Elle a qu'à démissionner, comme ça elle pourra regarder cnews tranquillement. 

Le niveau est bas, très bas, à l'image finalement de la recherche en France.

Par exemple, je regardais une vieille émission d'il y a 10 ou 15ans sur france 5, Jamy sur l'hydrogène. On sentait le progrès, l'avance, la recherche. Mais aujourd'hui, on dirait qu'on a fait du surplace, voir même régressé...L'hydrogène, comme le solaire, est en train de nous passer sous le nez, faute d'ambition, de direction, de personnes sachant nous guider vers le progrès. 

A vrai dire, cette pauvre fille a dû constater qu'il y avait de nombreuses personnes portant le voile dans les universités qu'elle a visité. Et oui, l'ascension intellectuelle n'est pas une exclusivité de caste, bien qu'elle le soit de plus en plus avec les trop nombreuses écoles supérieures payantes et l'ignoble parcours sup (fait d'algorithmes obscures)  Bien que scientifique, c'est une politique de la société civile, elle est dans son monde, et trop loin de celui qui l'entoure. Et ce dérapage est à l'image de toutes les conneries qu'elle a mise en place. 

Et si je l'ai amère, c'est que cette bourgeoise est à l'origine d'un grand nombre de réformes dont la limitation de l'accès à l'université, l'utilisation d'un algorithme pour l'avenir d'un jeune, toujours plus de privatisation de la recherche avec le succès que l'on constate aujourd'hui...  

Démission.

Au lieu d'enquêter sur ses peurs personnelles, elle pourrait mandater le CNRS à enquêter sur de vrais sujets de société. Prenons l'exemple du beauvau de la sécurité. A priori, il n'en sortira rien car le ministère de l'intérieur manque cruellement de chiffres et de statistiques, très très très loin derrière nos confrères européens. A l'Intérieur c'est le monde du silence. Elle est où la recherche? Puisque s'est ainsi que le monde tourne en France,  elle a qu'à demander une étude sur les courants fascistes qui traversent la profession, et leurs répercussions sur la société civile. Ce serait plus utile à la compréhension et aiderait nos décideurs à prendre des décisions courageuses. 

Cette ministre, qu'elle démissionne.

Le 22 février 2021

   On est le 24 février, au petit matin, les oiseaux chantent. Après relecture de l'article, elle veut une étude sur l'islamogauchisme à l'université, et moi je résume qu'elle ferait mieux de demander une étude sur les courants fascistes dans la sécurité intérieure. Finalement, après le coup de grisou, en prenant le recul nécessaire à l'analyse, je ne suis pas mieux qu'elle! En fin de compte, ce qui me gêne s'est l'emploi de "gauchisme". Ma peur réside dans l'emploi de ce terme péjoratif. J'ai peur que ce terme évolue sous la pression médiatique vers un sens corrompu, s'apparentant à l'islam et au terrorisme. Et que d'être de "Gauche" deviennent une tare. Ce qui l'est, un peu, déjà, au vu des chiffres à chaque élection... 

D'un autre côté, il y a l'autre peur, celle qui est à l'origine d'un blocage à l'encontre d'études statistiques et analytiques sur la police. C'est la peur de voir le terme " Police" perdre en valeur psychologique et social, la peur que la haute idée d'un courant de pensée soit égratignée par une réalité scientifique. La peur que police s'apparente au fascisme.

Ce qui est valable pour les uns, les aussi, pour les autres.

Alors soit, faites les, vos études, mais faites les toutes. 

En aparté ;

En lisant l'actualité sur internet, j'ai lu un article du quotidien Le Monde, 100 universitaires qui soutenaient la ministre, blablabla, et fustigeaient la conférence des présidents d'universités. Et puis ce matin, j'ai cherché à retrouver cet article. Seulement, cette fois, il s'agissait de 600 universitaires en demande de démission de la ministre. Le débat fait rage, mais je me suis réconcilié avec lui. Bref, ça m'intéresse plus. 

le 24 février 2021

   Ce matin 4h30, je me lève avec une pensée obsédante comme un oubli... Non rien de grave, ça arrive! Faites les vos études, si la science porte encore ce nom, elle saura nous expliquer le sens et l'origine de la terminologie employée. Mais ce n'est pas ça l'oubli. 

   Comprendre, c'est faire de vraies études fournies, impartiales, indépendantes et détaillées sur la manière et les moyens. Quelque part, on ne peut pas montrer du doigt la police sans regarder la dynamique de travail avec la justice. Comment cela se passe entre la réponse de terrain aux problèmes de société et l'accompagnement administratif (justice) de ce même travail de terrain. Est ce que ça marche bien ? Car l'argument qui dit " prendre des risques et travailler pour rien" je ne pense pas que cela soit faux, ni bon, pour le moral et à fortiori pour l'ensemble d'une profession et encore plus largement pour l'avenir de notre vivre ensemble.

Le 11 mars 2021  

   Alors parlons en de ce "vivre ensemble", la "fachosphère" vient de publier les noms de 600 "islamogauchistes". PUERIL! les gamins n'ont même pas pris la peine de réfléchir, ils ont jeté en pâture les 600 noms des signataires d'une pétition pour la démission de l'incapable ministre de la recherche.  Et, le journal Le Monde, qui relaye de plus en plus souvent cette fachosphère. Parlons en de cette fachosphère, un relai d'influence efficace de l'extrême droite, qui a au moins 15 ans d'existence, peut être même 20. D'ailleurs, c'est pour ça que je parle de gamins, ils recrutent, forment, enrôlent sur internet où ils ont tout le loisir de l'expression. Je suis à peu près sûr que nombre de cadres de ce parti on fait leurs galons dans la fachosphère. En 2003 ou 2004, sur les forums de france 2 ils avaient déjà pris le pouvoir... 

Est ce que s'est mal? J'ai envie de dire, le mal est fait. Et puis internet, c'est aussi la jungle de la libre expression. Les courants d'extrême droite ont pris position dans un grand nombre de médias et de longue date, cela ne date pas d'hier. D'ailleurs, prenez Sudradio, la radio depuis 2017...100% parisienne!  (eh oui) Elle est tout de même assez proche de l'extrême droite (bah ouais, il y a tellement rien à écouter, que ça m'arrive d'écouter, j'aime bien écouter des auditeurs, les gens du quotidien). Mais, est ce mal d'avoir le support de médias puissants et influents? Oui, si le débat démocratique est tronqué comme avec le Brexit au Royaume Uni.

En média, la télévision est bannie depuis bientôt 10 ans. J'écoute la radio dans le camion et lis les actualités sur internet. En camion, le poste radio ne me propose pas grand chose en recherche automatique... même les radios locales ne sont pas reconnues. Bref, faudrait tout faire en recherche manuelle, peu de temps à accorder à cette manip. Du coup, un peu comme à l'époque de la télévision, je ne suis pas assez le maître à bord. En général, j'écoute France info (Répétitif, redondant mais assez correct) France culture (particulièrement bien ces derniers temps), Radios locales (avec le covid, à priori moins d'émissions à écouter, pourtant beaucoup de qualité), Sudradio (pour les auditeurs et quelques débats houleux parce que vraiment, ils sont parfois sur une autre planète avec les voyants et autres intervenants extra terrestres).

Sur internet, une radio californienne, fip et nova 

Ma déception, voir coup de gueule même, pour France Inter, des années que je n'y arrive pas. D'abord, trop de gros mots et de vulgarité pour une radio publique, trop proche d'un microcosme parisien. C'est marrant parce qu'elle est dit "de gauche" cette radio... C'est tout l'inverse de mes attentes d'une radio de gauche, c'est à dire, ouverte sur l'extérieur, laissant une très grande place aux gens de nos quotidiens à nous, qui se bat contre l'injustice, défendant la veuve et l'orphelin, etc... Bref, j'zappe       

Cette question des médias mériterait qu'on s'y attarde sur un article, voir compléter d'autres articles précédemment écrits. C'est un peu pareil avec la suite du texte, les écrits qui suivent et qui concernent la sphère politique. En général, lorsque j'en arrive à débattre de ces sujets, c'est que je suis au plus bas sur le plan culturel, foutu Covid, le monde en régression...


Suite de l'article, après cet aparté.

Pour moi, cet état de fait n'est que le résultat de l'incapacité à droite comme à gauche de soutenir la "gauchosphère" et la "droitosphère". Mais cela n'existe pas! Bah voilà, et il est où le PS en 202, il est où le LR? Pas d'idéologie de parti, pas de ligne directrice, pas de perspective d'avenir non plus, pas de base, bref, des coquilles vides. Le problème est idéologique. L'extrême droite a un courant de pensée assez clair et identifiable (un fond raciste et antigauche).  La droite LR, elle, se perd entre sa tentation de ce courant qui n'est pas le sien et l'ultralibéralisme... Suffirait juste d'être libéral, s'est tout, et de revendiquer ce choix comme un syncrétisme.  La gauche, PS, je ne sais pas quoi dire, entre le désastre hollandien, le désert sphérique et le néant idéologique... On a besoin d'une gauche qui s'occupe des citoyens, de la pauvreté, des inégalités, de la démocratie à tous les étages. Bref, on en est loin, peut-être sur le terrain, mais pas dans les cadres du parti des caviars. Les écolos... je sais pas quoi dire. Parce que même s'il est louable que l'écologie soit devenu incontournable en politique, je ne comprends pas d'un point de vue idéologique son appartenance à gauche ( L'écologie demande de l'interventionnisme?) pour moi cela ne peut être que le complément d'un projet plus global.  voilà, en résumé.

Ma définition de l'idée du besoin politique pour mieux me comprendre. J'estime que d'un point de vue idéologique, plus on est à gauche, plus on est en faveur de l'interventionnisme d'Etat, et de la décision collective. Plus on est à droite, plus on est en faveur du libéralisme et de la décision unilatérale. Les deux extrêmes a cette modélisation simpliste sont ; le communisme à gauche, l'absolutisme à droite. Voilà pour la clarification idéologique, considérée généralement comme trop simpliste, fausse, etc. Or ce qu'il y a de faux, s'est de prendre parti, sans racines profondes. Sans conviction, juste par ambition, la politique en France ne s'apparente qu'à un défilé de personnes, et non de parti. 

Enfin, tout ça pour dire, que l'extrême droite est ultra présente dans notre quotidien  parce qu'elle y travaille depuis de longues années et que la débandade des partis historiques de ce pays, n'est pas seulement liée aux affaires de corruption, ils n'ont plus une idéologie fédératrice qui aurait pu concentrer une sphère spontané d'influence en leur faveur. 

Pour terminer, on a deux partis politiques qui ont accepté l'idée de réaliser des primaires dans ce pays. C'est tout de même une belle avancée démocratique, les égos sont départagés par les votes des militants qui élisent leur champion(ne). A côté de ce système louable et digne du XXIème siècle, vous avez les deux favoris qui s'apparentent davantage à une forme de bonapartisme et de royalisme. D'ailleurs, je suis toujours étonné que personne ne pose la question suivante "Une famille qui règne sans partage depuis 50 ans de père en fille, sur un parti politique, saura t elle gouverner un pays?".      

Bon, il se fait tard, et...

A dire vrai, tout ça, je m'en fiche royalement. 

Le 16 mars 2021 (cette partie est en cours de remaniement  19/03)

"Pas de blanc dans les réunions de l'UNEF?!"

   Tel est le débat du début de la semaine dernière. On remarque deux points, la dimension raciste et l'environnement universitaire. Surpris? Cette polémique, me semble monter, de toute pièce. D'ailleurs, les journalistes ont relayé, fait du bruit, jusqu'à comprendre par leur travail d'investigation qu'il ne s'agissait de finalement...pas grand chose. Et la polémique s'est éteinte d'elle même, après avoir probablement marqué quelques esprits, et donné quelques voix à l'extrême droite. J'écoutais la radio lorsqu'un responsable de l'UNEF expliquait qu'il s'agissait de réunions avec des personnes victimes de racismes, au même titre qu'ils organisent des réunions sur les victimes de sexisme, sur tel ou tel sujet parfois sensible où "l'entre-soi" permet de délayer la parole. Et qu'il ne s'agit en aucun cas de réunion décisionnel. Pour moi, tout est dit. Et entre nous, je ne pense pas qu'en 2021 les "blancs" soient les plus à plaindre sur le plan de l'ascension sociale. Après, personnellement, j'estime qu'il existe du racisme "contre les blancs" mais comme tellement de problèmes de société...De toute façon, ces notions de couleurs de peau, quand on est métisse, ça m'apparaît folklorique, anglo-saxon, plutôt raz des pâquerettes. Toujours est-il, qu'en terme d'actualité c'est "bienvenue chez les alcooliques anonymes du buzz qui fait flop."

Après ces deux attaques sur l'université en peu de temps, je me suis posé la question suivante ; peut-être, les pouvoirs publiques ont peur des étudiants et d'une mobilisation plus générale de la jeunesse. D'où ces affreux débats, qui légitimeraient aux yeux de l'opinion publique, une approche répressive de toute mobilisation étudiante? Peut-être... En 2016, les étudiants ont été écrasés par la répression, témoignages, vidéos, pas besoin d'entrée dans le détail. Trois ans plus tard, la mobilisation étudiante avec les gilets jaunes ne m'a pas semblé être au rendez vous. Une frange violente, de la jeunesse, a accepté de s'opposer aux pouvoirs publiques. Leurs masques et équipements de circonstances, ainsi que la mise en œuvre de techniques spécifiques révèlent un apprentissage de la violence induite par l'affrontement avec les forces de l'ordre. Certes... mais les mouvements étudiants n'étaient pas les moteurs des manifs de gilets jaunes, parce qu'ils portaient en eux, de mon point de vue, les séquelles des violentes répressions de 2016. 

Or, cette génération va s'estomper avec le temps, pour une autre.

Comment les pouvoirs publiques comptent-il s'y prendre? A coup de bâton, comme ils ont pris l'habitude de le faire ou par la négociation ?      

Le 21/03/21   (mise à jour le 23/03)   

On est le 8 mars, il est un peu tôt, 3h du matin, je suis obligé d'admettre mon tort concernant ce débat sur l'UNEF. Il revient régulièrement dan les questions des journalistes et cela fait débat. J'ai constaté que ce sujet polémique créé de franche division de point de vue. Il tranche comme la guillotine. 
C'est délirant parce que l'UNEF est certes historique, mais pas le syndicat étudiant majoritaire. C'est la FAGE (je suis curieux de connaître ses scores dans les écoles supérieures du privé). Donc, c'est encore moins important à mes yeux. Il faut savoir également qu'en 2019, il y a eu une scission, avec le départ  d'au moins 20% de ses effectifs qualifiés de "communistes, extrêmes gauche". C'est assez curieux. Finalement, tout ça pour entendre quoi ? L'extrême droite, défenseur des droits de l'homme contre les racistes de gauches ! Faudrait aller me recoucher parce qu'à nous manipuler comme ils le font, ça fait mal à la tête. Une certitude, le socialisme, en 2021 est très très très affaiblie. 

Le   08 avril 2021