13 janv. 2023

Pensées vagabondes janvier 2023

Bonjour et meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2023.

Il est 3h30 du matin, en ce moment je suis réglé sur ce rythme. 

Sur le plan de l'activité professionnelle, l'année 2022 a été une bonne année, moins du côté des revenus qui n'ont pas été à la hauteur du travail réalisé. On s'est payé, sans plus. Bref, on a bien bossé.

    En ce début d'année 2023, c'est assez calme, avec essentiellement du dépannage. Un mois de janvier classique, quelques devis en attente, qui vont peut-être sortir. En général, à cette période, je me dis qu'il faudrait marquer le camion et m'occuper de google qui m'a évincé de son moteur de recherche sans raison apparente. Bref, c'est la période où l'on cherche du boulot. En notation, je donnerai 6/10 au moral et à l'idée que je me fais de mes perspectives de travail. 

En ce qui concerne l'économie, en général, je manque d'optimisme. 

   Sortir de trois ans de crise pour entrer dans une récession profonde, qui va, semble t il, être accompagnée de mouvements sociaux importants... Il faut avoir les reins solides pour tenir les chocs. Je pense surtout aux restaurateurs, qui ont été bien aidés pendant le covid, mais la flambée des énergies risque d'être bien difficile à digérer, d'autant plus en cas de prêt garantie par l'Etat et de décalage dans le remboursement des charges ou de crédits. L'impact de cet interventionnisme va se faire ressentir sur la durée et le nombre de fermeture d'établissement dans pleins de domaines différents va forcément s'accentuer. Dans le bâtiment, qui a été épargné par la crise covid, le problème me semble être différent. L'intense activité de ces dernières années a permis a des entreprises de croître fortement et d'augmenter leur effectif. Mais les mois à venir nous le diront, s'il y a une forte baisse d'activité, le poids salarial risque de mettre en difficulté ces mêmes entreprises, si elles ne sont pas assez réactives.

   Cependant, l'horizon de ces prochaines années n'est pas qu'obscurité. Les déséquilibres économiques internationaux, les coûts du transport et les choix stratégiques nationaux vont relancer la donne. La relocalisation est en cours et elle va perdurer sur plusieurs années encore. C'est un mouvement d'ensemble, une forme de rééquilibrage, après des années d'excès capitalistes et de négligences politiques et sociales.


C'est sur le plan social que réside m'a plus grande inquiétude. Les écarts sociaux sont devenus abyssaux. La désintégration du corpus social entraine une incompréhension, un décalage flagrant qui s'accompagne d'un dénis de bon sens entre les gouvernants et les personnes concernées par les décisions prises. La pauvreté, la grande pauvreté va probablement exploser dans ce pays. L'Etat a violemment réprimé le mouvement social des gilets jaunes, je ne saurais dire s'il peut se reconstituer tant la violence policière et le dénis de soutien a été grand. Pour moi, au niveau social, on est en train de recréer en France un nouvel abcès. Les gilets jaunes étaient celui des années de terrorisme, le prochain mouvement de grande ampleur sera celui du covid. Bref, rien de bon en perspective. D'ailleurs, croire que l'activité économique va sauver la situation est une grave erreur car visiblement on ne s'oriente pas en ce sens. Et durcir les conditions d'accès aux aides risques d'engendrer délinquance et jusqu'au boutisme. Bref des gens qui n'ont plus rien à perdre. 

Alors maintenant, parler de la retraite... 

   De ma génération où le redoublement était assez banal à ces années 2000, lorsque l'Etat me ferme l'accès au concours d'enseignant après 5 ans d'études supérieures, que de temps perdu. Quand je dois me résoudre à la reconversion au pied de ce mur édifié sur une absurdité, et donc perdre encore quelques années.  Comprendre que l'on n'aura pas de retraite après de nombreuses souffrances économiques (comme être étudiant au passage à l'euro, bah... cette période inflationniste brutale méconnue pour ceux qui ne l'ont pas vécue), des souffrances physiques ( De tâcheron à plombier, bah... on se fatigue plus vite qu'un enseignant) et des souffrances psychiques ( quand on ne sait pas comment faire et qu'on a l'impression de se noyer, bah...). Comprendre qu'au delà des choix stratégiques personnels parfois contraint par la précarité, des décisions politiques vous ont généré des souffrances et vous ont contraint à choisir de vivre moins longtemps en bonne santé et en vie tout court, il faut réussir mentalement à l'accepter quand d'autres sont incapables d'accepter le moindre écart. Alors aujourd'hui, apprendre qu'une nouvelle décision politique va encore m'amputer de quelques années de mon droit au repos, droit au repos que statistiquement je n'aurais probablement jamais ou peu, me révulse? Un peu, sans plus, juste du dégoût.  D'ailleurs on parle d'âge légal de départ à la retraite en nous brandissant l'Allemagne, l'Europe etc.. alors que le vrai problème est la durée de cotisation 43 ans en France alors qu'en Allemagne et dans bien d'autres pays européens on peut partir avec 35 ans de cotisation et à 63 ans... 67 ans s'est la retraite à taux plein. Bref, encore une fois, ils nous enculent. Donc on me demande de cotiser toute ma vie pour la retraite des autres, et tout particulièrement celles et ceux qui n'ont pas eu à trop souffrir de leur existence. Voilà ce que j'en pense. 

Alors soyons clair, allez voté, car moi je ne participe plus, je regarde l'abcès et la bêtise se faire, en me disant que s'il faut aider dans la dernière ligne droite, je n'hésiterai pas. Et quelque chose me dit, à la vue du nombre de votant à chaque élection, que je ne dois pas être le seul à attendre ce grand jour ( que je ne vivrais peut-être pas) où nous marcherons sur Paris.   

Le 13 janvier 2023