6 nov. 2023

Pensées vagabondes novembre 2023

Tiens une amende de stationnement...

J'ai de la chance d'habiter dans une ville moyenne de province. Car aujourd'hui, j'ai pris une amende de stationnement en cherchant à dépanner un logement avec fuite importante et dégât des eaux dans une pizzeria... la totale quoi. Je fais mon travail dans le centre d'une ville qui supprime toujours plus de place de stationnement. C'est une urgence, il faut travailler en adéquation avec les disponibilités des uns et des autres, éviter les mauvaises conduites quand on intervient, bref c'est mon travail, il ne se résume pas à une simple réparation. 

Mais j'ai de la chance, un ami artisan d'une grande métropole m'a fait part des sommes mensuelles allouées aux amendes de stationnement, ça pèse de plus en plus dans la facturation, comme le retraitement des déchets, les contrôles qualités, les certifications, etc.

En ce moment, c'est le rush des dépannages, des entretiens et des problèmes au quotidien. On tourne beaucoup dans la ville car c'est notre secteur, des journées de 9h/10h et je ne compte pas l'administratif, difficile de tout facturer, on fait souvent l'impasse. On dépanne, rassure, prépare pour l'hiver beaucoup de clients. 

Dans une petite ville moyenne de 15 000 hbts comme Pamiers, on croise souvent la police puisqu'on travaille dans le même secteur. D'ailleurs, les gens de la ville, avec le temps, on en connait pas mal. J'aime bien ma ville aux trois clochers, pauvre, industriel, sans grand intérêt(on a vite fait le tour), pleine de gens de partout et d'ici avec leur vie, leur joie, leur tristesse.

D'une manière générale, j'évite d'écrire sur mon environnement proche. Aujourd'hui, je le fais, c'est exception. 

Dans cette ville moyenne, il fut un temps où le centre ville regorgé de boutiques, de locaux commerciaux dynamiques, une vie de fête et d'animation. Je ne l'ai jamais connu, mais le souvenir imprègne encore la mémoire collective. La nostalgie d'un temps révolu, balayait par le progrès avec ses  hypermarchés, ses démolitions urbaines et ses nouveaux modes de consommation. Pendant les Trente Glorieuses où le niveau de vie s'est considérablement accentué et en plein boom des naissances,  les villes moyennes brillaient. Puis, le pays s'est mis à doucement vieillir et les villes moyennes à pâlir, alors la jeunesse a commencé à fuir le déclin pour les métropoles régionales dans l'espoir d'un meilleur avenir.  

A Pamiers, il y a environ 14% des logements qui sont vacants (8,2 % en France, 9,7 % en Ariège), d'ailleurs la mairie a décidé, au delà du DPE d'ajouter un permis communal de louer un bien. C'est vrai que le centre ville entre logements vides et locaux commerciaux désaffectés, il n'est pas attrayant.  Quand, cerise sur le gâteau, le plombier qui trouve pas de place car la tendance est au vélo, il vient vous dépanner le locataire en galère et il se prend un PV avec ses warning allumés, la ville de Pamiers, elle devient même repoussante.  Et je ne parle pas des 56 logements qui ne sortent pas de terre car les promoteurs sont réticents à investir malgré l'achat de cette même terre avec les deniers des appaméens. . Et cet ancien hôpital, propriété de la mairie,  vendu à un grand groupe du bâtiment pour une bouchée de pain afin de réaliser 120 chambres sénior? Vu l'attractivité de la ville, le plaisir de travailler en centre ville, le déclin démographique en France et la baisse généralisée du pouvoir d'achat, il faut avoir à l'esprit que ça peut aussi ne pas fonctionner. Je ne veux pas faire le défaitiste, mais même aller retirer un recommandé peut être une perte de temps, alors on va dans la poste des communes environnantes pour nos démarches postales.  Repeupler les centres villes est une démarche louable et probablement fertile sur le plan économique, mais à moins de raser des rues entières dans une hypothétique revente à un promoteur, il faudra bien faire avec l'existant et assurer à la population un minimum de salubrité. Dans l'attente, faciliter le travail de celles et ceux qui travaillent à l'entretien de la vieille ville c'est pas du luxe. D'ailleurs un artisan qui vit, travaille et dépanne les appaméens, paie ses impôts sur sa commune, il devrait avoir des facilités d'accès de type carte de stationnement VIP chantier.  

Bref, une journée stressante, un écrit détente, la vie comme temps d'autre.  

Le 06/11/23

Encore une nuit blanche...

   Le problème, pendant la haute saison des dépannages et des chaudières, est que parfois on emmagasine tellement de stress et un rythme soutenu que lorsqu'on croit tomber de fatigue... ca veut pas, on tourne en rond, puis se lève et nous revoilà face à un écran pour quelques lignes.

Question ambiance, malgré tout, on garde le moral, c'est l'essentiel. Et pourtant, quand on écoute un peu les infos, on a de quoi faire des insomnies. Le monde est dans une étouffante accélération.

Le conflit israelo palestinien, le genre de conflit qui pue et qu'on laisse loin de soi pour pas être imprégner par l'odeur. Quelque part je trouve que le terrorisme barbare du XXI ieme siècle trouve sa genèse dans ce conflit qui aurait très bien pu être traiter d'une autre manière. En 1995, une paix durable semblait être possible. Mais un extrémiste israélien assassine son premier ministre Isaac Rabin qui œuvrait avec beaucoup de courage pour la paix entre les deux nations. Il entraine la fin de cet espoir et comble de l'absurde, un peu moins de trente ans plus tard, la mouvance de cet assassin gouverne ce pays. J'ai rien contre les israéliens, ils sont une diversité, mais je ne suis pas aveugle non plus, en sous marin des colons s'approprient des terres qui ne leur appartiennent pas, ils exproprient, grignotent le territoire palestinien. Sur le plan international, le scandale de la "Team George", une entreprise qui a influencé par des faux comptes, avis, etc les élections d'une dizaines de pays dans le monde, est difficile à digérer, tout autant pour le logiciel espion "Pegasus" utilisé par de nombreux pays pour surveiller la population via la téléphonie. Bref, pour un pays d'un peu moins de 10 millions d'habitants ( dont environ 3 millions d'arabe) je trouve que l'impact de cette influence est importante, disons même disproportionné. Pour que l'Assemblée Nationale en vient à visionner le massacre du Hamas via les images fournis par les israéliens, sans recul, en pleine guerre, je suis perplexe et me questionne de plus en plus au vue du traitement de l'information quotidienne sur le terme "Ingérence". 

Du côté palestinien, ce conflit m'a fait regardé peut-être pour la première fois de près, où se situe Gaza, la Cisjordanie, Israël, bref j'ai regardé la géographie de ce conflit. Ma première impression a été de dire qu'il y avait la mer, l'Egypte, un territoire, Gaza, qui pourrait être amené au développement du tourisme. Mais j'ai aussi lu que depuis une quinzaine d'années, les palestiniens de Gaza ne peuvent pas sauf exception quitter le territoire. Population très jeune, âge médian d'environ 20 ans, dans ces conditions de liberté, la paix est forcément précaire. Après vous ajoutez des organisations, comme le Hamas, qui ne pensent pas au développement du tourisme mais s'articule autour de la haine, de la guerre, avec le soutien de pays et d'organisations régionales, forcément à la moindre occasion, tel des zombies dans le film War Z ils se sont jetés sur une faiblesse de la forteresse et ils ont déversé tout leur ressentiment et leur haine. Pire, ils ont tué des jeunes gens qui dansaient dans l'insouciance, alors que parmi ces mêmes jeunes gens se trouvaient sûrement des promoteurs de la paix. Vraiment, l'Homme dans ces actions là est détestable. Quand je pense qu'il s'agit là d'un conflit armé avec des milliers de morts, inutiles, alors que pour d'autres, les immeubles ou les maisons tuent l'innocence parce que la terre bouge dans un impitoyable tremblement de terre, la mort est la même mais la cause est bien différente.

Bah voilà, ca m'a fatigué d'écrire sur ce sujet au combien délicat.

Le 18/11/2023