Il est tôt, un peu.
Depuis mai 2016, il m'est difficile de rédiger quelques lignes.
Les conditions politiques sont bonnes, en ce sens, où l'approche de l'élection présidentielle ouvre une période de liberté de parole, de pensée. "L'apesanteur social" est moins pressant, des bulles d'air s'échappent de la profondeur des mers et océans.
Non, il m'est difficile de rédiger pour une autre raison, plus personnel.
Mon environnement culturel proche, qui est en cette période hivernal, à la fois médiocre et dépressif, délaissant la lecture, au profit d'une activité web réduite, stérile et peu stimulante? S'agit-il d'un signe d'appauvrissement intellectuel, peut-être que je ne sais plus écrire un court texte de quelques lignes.
Non, c'est existentiel, cette notion, ce mot à la fois ambigu et qui recouvre de multiple sens. Je pense qu'à 38 ans on bascule dans un autre rythme. On se rapproche de sa fin, en ce sens, où l'on prend conscience d'être loin de sa naissance. C'est une autre forme d'approche existentielle. C'est à la fois saisir l'instant présent, s'assurer d'engager son futur proche dans une voie goudronnée même si les accidents n'arrivent pas qu'aux autres. Le contexte de famille avec des enfants petits (rappelons le) est sûrement déterminant. Pour ce faire, c'est à dire pour se projeter avec réalisme à l'aube de sa moyenne d'âge, il me semble qu'on se déleste de son passé, pour quelque part, maximiser ses chances de réussite. Je crois que cette notion de "délestage de son passé" est essentielle.
Parce qu'écrire s'est laissé du passé.
Le 07/02/2017