Il est tout juste 4h du matin, couché tôt, dans un état grippal pour la seconde fois en 1 mois... Pas l'habitude, j'ai tout autant arrêté de fumer, à part une journée de merde où la pression devient trop malsaine pour vous et autour de vous. Oui, c'est pas évident de gérer, faut garder le mental et prendre la pression des autres sur soi. On fait de son mieux, mais quand cela ne suffit pas, il faut prendre quelques minutes et regarder d'où viennent les pressions, le must, un petit chantier de démolition pour se vider la tête et reprendre sereinement. Bref, ce n'est qu'une interstice dans mon quotidien soutenu.
J'ai eu pleins de pensées vagabondes en m'éveillant ce matin. Parmi elles, je me demandais : "Est ce qu'il y a assez de place pour s'assoir à l'Assemblée Nationale?", donc à minima, 577 places assises. Pas vraiment trouver la réponse.
Après, je me suis dit que la rigidité de notre système éducatif n'était pas digne d'un pays démocratique. Je hais l'idée de la sélection prérentrée à l'université, une injure pour toutes celles et ceux qui avaient la maturité pour ce modèle éducatif. Ce dernier, se doit d'être libre de droit. Le droit à l'apprentissage individuel dans un modèle donné pour la collectivité, c'est le droit au savoir pour tous, le droit de s'inscrire et de suivre la formation que l'on veut. Le diplôme ne doit pas être la finalité de l'institution universitaire, mais son complément. La sélection par le diplôme au cours de ses études peut être une finalité, mais le niveau universitaire n'a pas à s'abaisser au niveau des étudiants pour satisfaire les fils et filles de. Car avec un tel niveau de reproduction des inégalités sociales dans l'éducation nationale, il y a forcément une pression en ce sens.
Un autre point de divergence avec le système actuel concerne "parcours sup". Une application numérique qui va définir des choix d'une importance, parfois capitals, pour le jeune sans base explicative? On ne connait pas l'algorithme de parcours sup. Est ce que le parcours scolaire, ou des critères sociaux entrent en compte ? C'est scandaleux et c'est français. Croyez vous, avec mon expérience des problèmes numériques relevés dans différents modèles proposés et obligés que j'ai confiance? Comme probablement un grand nombre de personnes qui ont été confrontées aux mêmes préjudices liés à des bugs ou peut être pires à des atteintes délibérées via des plates formes numériques. Comment voulez vous avoir confiance et maintenir au cours de décennies à venir cette confiance? Il me semble que la dernière élection présidentielle a aussi montré à quel point la population est majoritairement opposée à la voie, la marche menée au cours de ces 20 dernières années ?
Enfin, est ce digne, un système qui n'offre pas à sa jeunesse, et même à tous, le droit de reprendre sa scolarité. Est ce qu'un accident de sa jeune vie, comme le divorce des parents, la perte d'un proche, les ennuis de santé, et bien d'autres encore, est ce qu'un accident doit pénaliser sa scolarité à vie ? Réduire les passerelles, compliquer l'accès au savoir, complexifier les demandes, l'éducation nationale n'est pas digne de sa mission. Je ne parle pas de personnel là, mais de réformes structurelles indignes de notre nation.
Peut-être faudrait-il se poser la question du nombre d'élèves à l'entrée de l'université et du devenir de ces étudiants ? Un problème d'argent? Non, l'Université peut très bien se numériser et toucher au delà des aspirants au diplôme. Le problème concerne essentiellement la première année d'étude, or le travail réalisé par l'élève en situation d'autonomie est à la fois anonyme et sanctionné par une note, note qui sélectionne la poursuite ou non de l'étudiant en seconde année. Tout ça, toutes ces réformes ne sont finalement là que pour deux préoccupations des milieux aisés, reproduire les inégalités sociales et interdire l'accès de l'université aux étrangers, et tout ça, au détriment de l'intérêt général.
Il est 5h, j'aime bien parlé du système éducatif aussi loin soit il de mes préoccupations quotidiennes!
Quelques ajouts,
Parmi les grandes trouvailles scientifiques de ses dernières années, il y a de nombreux chercheurs français dans les équipes et parfois aux commandes. Très souvent, il s'agit de laboratoires de recherche privés installés a l'étranger. C'est intéressant car il s'agit là de la génération des années fin 90 début 2000, c'est à dire avant les grandes réformes de l'université. Le système français a produit des chercheurs connus et reconnus pour leurs compétences. Maintenant que les réformes ont profondément modifié le système, nous allons voir dans une dizaine d'années sa production, et nous pourrons, à ce moment là, commencer à en juger de la pertinence.
Un autre truc me taraudait l'esprit, je l'ai dit, je le redis, le système constitutionnel actuel ne me semble pas correcte. Depuis, fin février début mars, l'élection présidentielle a quasiment stoppé le travail du gouvernement. La transition entre les deux premiers ministres, après l'élection du chef de l'Etat a complètement arrêté le travail. Désormais, en juin, pour les législatives, avec la réserve des ministres et la prudence électorale, rien ne se passe vraiment. Conclusion, on élit un président pendant 5 ans et il y a au moins 5 mois qui ne sont pas travaillés pour des considérations électorales. Sur une décennie, on doit perdre 1 ans de travail.
Donc, je le redis, je suis pour le retour au septennat, à la proportionnelle, et aux législatives avant la présidentielle parce que si dans quelques jours on se retrouve avec un pays ingouvernable, la faute ne viendra pas des électeurs mais de ces penseurs qui nous ont révisé la constitution et qui vont devoir admettre leurs erreurs.
Le 10 juin 2022